A.Glazuonov "L'oiseau de feu"
Baguier. 1929 Palekh |
Au
matin; Ivan-tsarévitch raconta à son
père quel voleur saccageait leur jardin et
lui montra la plume de l'oiseau de Feu. Le tsar se
réjouit, retrouva sommeil et appétit,
d'autant plus que l'oiseau ne revint plus voler ses
pommes d'or. Mais à regarder la plume, l'oiseau
de Feu tout entier lui faisait envie, le tsar y pensait
jour et nuit. Et il finit par appeler ses fils :
- Pourquoi n'iriez-vous pas courir le monde, chercher
cet oiseau de Feu ? Autrement, un de ces jours, il
reviendra voler nos pommes !
Les deux aînés ont obéi. Ils ont
sellé leurs coursiers rapides, revêtu
leurs armures solides et sont partis à l'aventure.
Mais, vu son jeune âge, le tsar garda près
de lui Ivan-tsarévitch. Celui-ci en fut tellement
marri, il supplia tant son père que le tsar
finit par le laisser partir à son tour.
Un conte est vite dit, les
choses se font plus lentement. Ivan-tsarévitch
chevaucha longtemps et arriva à une croisée
de chemins. Là, sur une borne de pierre, il
était écrit : «Celui qui ira tout
droit, aura froid et faim; celui qui prendra à
droite, restera sain et sauf, mais perdra son cheval;
et celui qui ira à gauche sera tué,
mais son cheval vivra.» Réflexion
faite, Ivan-tsarévitch prit le chemin de droite
pour ne point perdre la vie. Il chemina ainsi trois
jours durant et parvint à une grande et sombre
forêt. Soudain, un loup gris bondit à
sa rencontre. Le tsarévitch n'eut même
pas le temps de dégainer son glaive, que le
loup égorgeait son cheval et disparaissait
dans les fourrés. Que faire sans cheval? Ivan-tsarévitch
poursuivit sa route à pied, mais au bout de
trois jours il n'en pouvait plus de faim et de fatigue.
Accablé, il s'était laissé tomber
sur une souche quand un grand loup gris sortit des
bois :
- Te voilà bien triste, Ivan-tsarévitch,
- dit le loup.- Pourquoi as-tu les mains lasses, la
tête basse, l'échiné courbée
?
- Comment ne pas me désoler ? Que ferai-je
sans mon cheval ?
- C'est toi qui as choisi ce chemin, de quoi te plains-tu?
Mais j'ai pitié de toi. Dis-moi où tu
vas, ce que tu cherches ?
- Le tsar Démian, mon père, m'a envoyé
chercher l'oiseau de Feu qui volait les pommes d'or
de son jardin.
- Mais sur ton cheval tu n'y serais jamais arrivé
! Moi seul je sais où niche l'oiseau de Feu,
moi seul peux t'aider à le dénicher.
Et en échange de ta monture, je vais te servir
fidèlement, en toute droiture ! Monte sur mon
dos et agrippe-toi bien. Ivan-tsarévitch obéit
et le loup gris fila comme le vent. Le loup court,
d'un bond passe les monts, d'une foulée franchit
les vallées, des pattes devorent l'espace,
de la queue efface la trace. Le tsarévitch
n'a qu'à se cramponner !

A.Lopatine " Ivan-tsarévitch et le loup gris"
Baguier. 1999. Palekh |
Devant un grand mur blanc le
loup s'arrêta et dit :
- Escalade ce mur. Derrière il y a un jardin,
dans ce jardin une cage d'or, dans la cage l'oiseau
de Feu. La garde dort. Prends l'oiseau mais ne touche
pas à la cage, sinon un malheur t'arrivera
!
Ivan-tsarévitch se glissa dans le jardin et
vat l'oiseau de Feu dans sa cage. Il print l'oiseau
et allait partir quand il se dit : «Comment
emporter l'oiseau sans cage ? Je ne peux pas le mettre
dans ma poche, quand même ! Et puis la cage
est belle, toute ornée de pierreries...»
II oublia ce que le loup avait dit et saisit la cage.
Aussitôt ce ne fut que carillons et sonneries:
de la cage d'or des fils secrets partaient, avec grelots
et clochettes, crécelles et claquettes. Les
gardiens se sont réveillés, d'Ivan-tsarévitch
se sont emparés, devant leur tsar Afrone l'ont
amené.
- Qui es-tu ? cria le tsar très en colère.
De quelle terre native, de quel père le fils
?
- Je m'appelle Ivan-tsarévitch et le tsar Démian
est mon père. Ton oiseau de Feu s'est fait
coutume de venir grappiller nos pommes d'or. Alors
mon père m'a envoyé le chercher, l'attraper.
Le tsar Afrone hocha la tête avec reproche :
- Ah, Ivan-tsarévitch ! Tu serais venu me trouver
honnêtement que je te l'aurais donné,
mon oiseau de Feu, ou bien je l'aurais échangé
contre autre chose. Alors que maintenant le monde
entier va savoir qu'Ivan-tsarévitch n'est qu'un
voleur!... Enfin, passe pour cette fois. Écoute,
si tu me rends service, je te pardonnerai et te donnerai
même l'oiseau de Feu. Mais avant, tu vas aller
par-delà vingt-neuf terres, dans le trentième
royaume, chez le tsar Koussman et me ramener son cheval
à la crinière d'or.
Ivan-tsarévitch, tout penaud, alla retrouver
le loup gris et lui dit ses malheurs. Le loup n'était
pas content !
- Pourquoi ne m'as-tu pas écouté, tsarévitch
? Pourquoi as-tu pris la cage ? Je t'avais pourtant
dit de ne pas y toucher.
- Pardonne-moi, s'il te plaît ! Je suis en faute,
c'est vrai.
- Bon, bon, n'en parlons plus ! Monte sur mon dos
et cramponne-toi bien. On va aller chez le tsar Koussman.
Ivan-tsarévitch monta sur le dos du loup qui
partit comme le vent. Le loup gris court,
d'un bond passe les monts, d'une foulée franchit
les vallées, des pattes devorent l'espace,
de la queue efface la trace. En peu de temps ils arrivèrent
chez le tsar Koussman, devant ses écuries de
pierre blanche. Le loup dit au tsarévitch :
- Les gardiens sont endormis. Va chercher le cheval
à la crinière d'or mais ne touche pas
à sa bride, sinon un autre malheur t'arrivera
!
Ivan-tsarévitch se
glissa dans l'écurie, prit le cheval par sa
crinière d'or et allait partir quand il vit
une bride d'or pendue au mur et se dit : «Comment
mener un cheval sans bride ? Et celle-là est
si belle !...» Mais dès qu'il la toucha,
ce ne fut que carillons et sonnailles. La garde se
réveilla, d'Ivan-tsarévitch s'empara,
devant le tsar Koussman l'amena. Le tsar cria, très
en colère :
- Qui es-tu? De quelle terre native, de quel père
le fils ? Et comment oses-tu toucher à mon
cheval ?
Le tsar Démian est mon père, Ivan-tsarévitch
est mon nom.
- Ah, Ivan-tsarévitch ! Il fallait venir me
trouver honnêtement, par respect pour ton père
je t'aurais donné mon cheval. Et maintenant
toute la terre saura que le tsarévitch n'est
qu'un voleur de chevaux, ce sera du joli... ! Enfin,
je veux bien te pardonner et, même te faire
cadeau du cheval à la crinière d'or.
Mais va d'abord à vingt-neuf terres d'ici,
dans le trentième royaume et ramène-moi
la fille du tsar Dalmat, la princesse Hélène-la
Belle !
Ivan-tsarévitch, pleurant de honte, alla raconter
au loup ses malheurs. Le loup lui fit d'amers reproches
:
- Pourquoi ne m'as-tu pas écouté ? Pourquoi
as-tu touché à la bride ? Je me donne
du mal pour te servir et tu ne fais que tout gâcher
!
- Pardonne-moi, je t'en prie ! J'ai encore fauté,
c'est vrai.
- Bon, bon ! Quand le vin est tiré il faut
le boire. Monte sur mon dos, on s'en va chercher la
princesse Hélène-la Belle.
Et le loup gris partit comme le vent. D'un bond il
passe les monts, d'une foulée franchit les
vallées, des pattes devorent l'espace,
de la queue efface la trace. En peu de temps ils arrivèrent
chez le tsar Dalmat, devant un grand jardin aux grilles
d'or. Le loup dit :
- Cette fois, tsarévitch, je vais moi-même
chercher la princesse ! Toi, tu vas m'attendre dans
ce bois, sous le chêne vert.
Le loup gris sauta par-dessus les grilles d'or et
se tapit dans les buissons. Vers le soir, Hélène-la
Belle sortit se promener avec ses nourrices-suivantes,
ses fidèles servantes. Comme elle se penchait
pour cueillir une fleur, le loup bondit, la jeta sur
son dos et s'enfuit. Sous le chêne vert il retrouva
le tsarévitch :
- Monte vite, cria le loup, on va nous poursuivre
!
Ivan-tsarévitch monta sur le dos du loup, prit
la princesse dans ses bras et le loup gris fila comme
le vent. Chez le tsar Dalmat, pendant ce temps, les
nourrices-suivantes, fidèles servantes, criaient
et piaillaient si bien que personne ne comprenait
rien. Quand on démêla l'affaire, quand
on organisa la poursuite, le loup gris était
déjà loin !
De peur, Hélène-la-Belle s'était
évanouie. En reprenant connaissance, elle vit
qu'un jeune et beau prince la tenait dans ses bras.
Et à ce premier regard, à ce premier
coup d'oeil ils s'aimèrent. Si bien qu'en approchant
du royaume du tsar Koussman Ivan-tsarévitch
pleurait à chaudes larmes. Le loup lui demanda
:
- Pourquoi pleures-tu, tsarévitch? Quel chagrin
est le tien?
- Ah, loup gris ! J'aime Hélène-la Belle
de tout mon cœur. Comment la donnerais-je au
tsar Koussman ?
Le loup gris les regarda, en eut pitié. Et
il dit :
- Puisque j'ai promis de te servir fidèlement,
je tiendrai parole. Je vais me transformer en Hélène-la
Belle et tu me remettras au tsar Koussman. La princesse
t'attendra dans ce bois et dès que tu auras
le cheval à la crinière d'or tu viendras
la prendre. Partez tous deux, je vous rattraperai
un peu plus tard.
Le loup gris frappa le sol, se changea en Hélène-la
Belle et Ivan-tsarévitch le mena chez le tsar
Koussman. Celui-ci, tout heureux, remit au tsarévitch
le cheval avec sa bride par-dessus le marché
et remercia encore pour le service rendu ! Ivan-tsarévitch
s'en alla en hâte rejoindre la vraie princesse
et ils se mirent en route.
S.Kamanin. "Contes russes"(detail)
Ecrine. 1999. Palekh |
Pendant ce
temps, le tsar Koussman célébrait ses
noces. Sur les tables de chêne, sur des nappes
blanches on servait des mets fins, de vieux hydromels
et vins. Les invités criaient : «Vive
la mariée !» Le tsar voulut embrasser
sa jeune épouse, mais au lieu de ses douces
lèvres rencontra le rude poil d'un loup ! Le
tsar hurla, l'assistance s'affola. Profitant du tumulte,
le loup gris sauta par la fenêtre - et autant
chercher le vent dans les champs !
Le loup rattrapa vite Ivan-tsarévitch et lui
dit :
- Monte sur mon dos, laisse le cheval à la
princesse ! En arrivant au royaume du tsar Afrone,
le loup demanda :
- Tu as l'air bien triste, Ivan-tsarévitch
? Qu'as-tu donc ?
- Je songe au cheval à la crinière d'or
et j'ai gros cœur de l'échanger contre
l'oiseau de Feu. Mais si je ne lui donne pas le cheval,
le tsar va me déshonorer à la ronde
!
- Allons, ne te chagrine pas ! Je vais encore t'aider.
Je me changerai en cheval à la crinière
d'or, c'est moi que tu remettras au tsar Afrone. Et
la princesse avec le vrai cheval t'attendra dans ce
bois.
Le loup frappa le sol, se changea en cheval à
la crinière d'or et Ivan-tsarévitch
le mena chez le tsar Afrone. En les voyant, le tsar
se réjouit, au-devant du tsarévitch
sortit, dans son palais le conduisit. Il lui donna
l'oiseau de Feu et sa cage par-dessus le marché,
l'invita même à rester quelque temps,
mais Ivan-tsarévitch avait hâte de rejoindre
Hélène-la Belle. Il la retrouva dans
le bois et, montés tous deux sur le cheval
à la crinière d'or, tenant la cage avec
l'oiseau de Feu, ils se mirent en chemin.
Pendant ce temps, le tsar Afrone voulut essayer son
cheval et s'en fut à la chasse avec ses chasseurs,
ses piqueurs, ses rabatteurs. Par les bois ils passèrent,
un renard dans son gîte forcèrent, sur
ses traces s'élancèrent. Le cheval à
la crinière d'or galopa vite, distança
toute la suite. Alors le cheval buta, le tsar chuta,
plongea dans la boue, la tête la première.
Et au lieu du cheval à la crinière d'or,
c'est un loup gris qui se sauva à toutes jambes
! Le temps de relever le tsar, de le nettoyer, le
loup avait disparu.
Il rejoignit Ivan-tsarévitch et le prit sur
son dos. En arrivant au lieu de leur première
rencontre, le loup gris dit :
- C'est ici que j'ai égorgé ton cheval,
Ivan-tsarévitch, c'est ici que je vais te quitter.
Je ne suis plus ton serviteur !
Ivan-tsarévitch par trois fois salua le loup
gris jusqu'à terre, par trois fois le remercia
et lui dit adieu. Mais le loup répondit :
- Ne me dis pas adieu, tsarévitch, dis-moi
à bientôt ! Dans peu de temps d'ici tu
, auras encore besoin de moi.
A part soi, Ivan-tsarévitch pensait : «Quel
besoin aurai-je du loup gris ? J'ai tout ce que je
désire !...» II monta avec la princesse
sur le cheval à la crinière d'or et
tenant la cage de l'oiseau de Feu se mit en route
vers le royaume de son père.
Un conte se dit vite, le chemin se fait lentement.
Peu avant d'arriver chez le tsar Démian, il
fallut s'arrêter pour prendre du repos. Ivan-tsarévitch
et Hélène-la Belle à l'orée
du bois s'installaient, sur l'herbe s'allongeaient,
bien vite s'endormaient. C'est alors que les deux
frères aînés du tsarévitch
vinrent à passer par là. Piotr-tsarévitch
et Vassili-tsarévitch s'en retournaient chez
leur père les mains vides, le cœur déçu.
En voyant Ivan-tsarévitch entre une belle princesse,
un cheval à crinière d'or et la cage
d'or avec l'oiseau de Feu dedans, la rage-jalousie
les prit :
- Notre frère nous avait déjà
humiliés en rapportant une plume de l'oiseau
de Feu, et voilà qu'il ramène l'oiseau
tout entier, vivant ! Et il a encore d'autres merveilles
avec lui... De quoi aurons-nous l'air, nous, ses aînés
? Il faut lui apprendre ce qu'il en coûte de
toujours se mettre en avant !
Et les voilà qui tirent leurs glaives, qui
coupent la tête d'Ivan-tsarévitch endormi.
Hélène-la Belle se réveille,
voit son bien-aimé décapité,
se met à crier, à sangloter. Mais Piotr-tsarévitch
appuya la pointe du glaive sur son cœur : Tu
es entre nos mains, lui dit-il. Nous allons te ramener
chez le tsar notre père et tu diras que c'est
nous qui t'avons conquise. Toi, et le cheval à
la crinière d'or, et l'oiseau de Feu. Fais
serment de parler ainsi, sinon je te tue ! Hélène-la
Belle avait peur de mourir, elle jura tout ce que
les autres voulaient. Alors les deux frères
tirèrent au sort pour savoir qui l'aurait.
C'est à Piotr-tsarévitch qu'elle échut
et Vassili-tsarévitch eut le cheval à
la crinière d'or pour sa part. Et emportant
l'oiseau de Feu, tous trois prirent le chemin du palais
du tsar Démian.
Ivan-tsarévitch gisait mort dans la plaine
et, déjà, les corbeaux tournaient autour
de lui. C'est alors que le loup gris sortit des bois
et, tapi dans l'herbe, guetta les corbeaux. Quand
un corbeau avec ses petits corbillats se posa sur
le corps du tsarévitch, le loup bondit et saisit
un corbillat. Le père corbeau le supplia de
lâcher son petit. Le loup répondit :
- Ton corbillat, je le laisserai partir. Mais, avant,
il faut que tu voles par delà vingt-neuf pays,
dans le trentième royaume et que tu m'en rapportes
une fiole d'eau vive et une fiole d'eau morte. Jusqu'à
ton retour, ton petit restera avec moi.
Le corbeau partit à tire-d'aile. On ne sait
au bout de combien de jours, on ignore au bout de
combien de temps il revint avec les deux fioles pleines.
Le loup prit alors le corbillat et le déchira
en deux. Puis il rassembla les deux moitiés
et les aspergea d'eau morte - le corps de l'oiseau
se ressouda. Le loup l'aspergea d'eau vive - le corbillat
s'ébroua et s'envola. Le loup gris remit la
tête d'Ivan-tsarévitch sur ses épaules
et l'aspergea d'eau morte. Le corps se ressouda aussitôt.
Il l'aspergea d'eau vive et Ivan-tsarévitch
bâilla, s'étira et dit:
- Oh, que j'ai dormi longtemps !
- Tu dis vrai, Ivan-tsarévitch ! Et sans moi
tu dormirais encore. Sache que tes frères t'ont
tué pour s'emparer d'Hélène-la
Belle, du cheval à la crinière d'or,
de l'oiseau de Feu. Monte vite sur mon dos, je vais
te mener chez ton père. Parce que, aujourd'hui
même, ton frère Piotr-tsarévitch
doit se marier avec Hélène-la Belle
!
Ivan-tsarévitch monta sur son dos et le loup
gris l'emporta comme le vent jusqu'aux portes de la
capitale du tsar Démian. Arrivés là,
le loup gris dit :
- A présent, Ivan-tsarévitch, disons-nous
adieu à tout jamais. Va vite, dépêche-toi
de rentrer à la maison !
Et le loup gris disparut.
Ivan-tsarévitch rentra dans la ville. Il vit
les maisons de feuillages ornées, les rues
où les oriflammes flottaient, les gens en habits
de fête, toute la cité en liesse. Comme
il demandait le pourquoi de ces réjouissances,
on lui répondit :
- Aujourd'hui le fils aîné du tsar épouse
la princesse Hélène-la Belle ! Ivan-tsarévitch
pressa le pas. Aux abords du palais, un garde le reconnut
et courut en
hâte annoncer l'heureuse nouvelle au tsar son
père. Mais le tsarévitch fut plus rapide
que le garde. Le premier dans la salle il entra, à
ses frères félons se montra. En le voyant,
Piotr-tsarévitch fut pétrifié
de stupeur, Vassili-tsarévitch manqua mourir
de peur. Et pendant ce temps, Hélène-la
Belle de table se levait, vers Ivan-tsarévitch
venait, par la le prenait, devant le tsar Démian
l'amenait :
- Voici celui qui m'a conquise, voici mon seul véritable
promis-fiancé !
En apprenant la vérité, le tsar Démian
entra dans une grande colère et chassa ses
deux fils aînés hors de sa vue. On célébra
en grande pompe le mariage d'Ivan-tsarévitch
et d'Hélène-la Belle et ils vécurent
tous sans tracas ni peines, gardant cœur en joie
et maison pleine.
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