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L'art populaire de la Russie

Version anglais


Natalia Gontcharova

    "L'entrée à Moscou est interdite et me voilà confiné à Boldino. Au nom du ciel, chère Natalia, écrivez-moi malgré que vous ne le vouliez pas. Dites-moi ou êtes-vous? Avez-vous quitté Moscou? Y a-t-il un chemin de travers qui puisse me mener à vos pieds? Je suis tout découragé et ne sais vraiment que faire. Il est clair que cette année (maudite année) notre mariage n'aura pas lieu...Boldino a l'air d'une île entourée de rochers. Point de voisins, point de livres. Un temps affreux. Je passe mon temps à griffonner et à enrager. Ecrivez-moi de ses nouvelles, car ici je ne lis point de journaux. Je deviens si imbécile que c’est une bénédiction. Voilà bien de mauvaises plaisanteries. Je ris jaune, comme disent les poissardes...Adieu, mon bel ange. Je baise le bout de vos ailes, comme disait Voltaire à des gens qui ne vous valaient pas."

  Lettre de A. Pouchkine chez N.Gontcharova   11 octobre 1830 



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Littérature russe / A. Pouchkine

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  Conte du pécheur et du poissillon
  Conte de la princesse morte
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  Natalia Gontcharova


S.Kozlov. "Natalia Gontcharova - la femme du poète"

S.Kozlov. "Natalia Gontcharova - la femme du poète"
Baguier. 1981 Fedoskino



Quand je serre, plein de tendresse,
Ton corps si svelte et qu'exalté,
Dans mon étreinte je t'adresse
De doux propos énamourés,
Tu fais s'échapper en silence
Ton corps si souple de mes mains:
Un sourire de méfiance
Est tout ce que de toi j'obtiens.
Ta mémoire étant sans faiblesse
Pour mes nombreuses trahisons
Tu m'écoutes avec tristesse,
Lointaine, sans attention.
Je maudis les ardeurs traftresses
Dont fut coupable ma jeunesse,
Les attentes pour rencontrer
Quelqu'un le soir sous les ramures.
Je maudis l'amoureux murmure,
Le vers si habile à charmer,
Les baisers des filles naïves,
Leurs larmes, leurs plaintes tardives.

                              A.Pouchkine. 1831

   .. Quarante-huit heures avant le mariage, il va chez les Tziganes.
«-Chante-moi quelque chose pour me porter bonheur, dit-il à la Tzigane Tania, tu sais, je me marie.»
    Tania prend sa guitare et entonne un chant si triste que, tout à coup, Pouchkine éclate en sanglots et se cache la tête dans les mains. Ses amis l'entourent : «Qu'as-tu, Pouchkine?»
    «-Ah ! dit-il, cette chanson m'a retourné : elle ne me présage pas de joie, mais un grand malheur.»
    La veille du mariage, Pouchkine invite ses amis à enterrer, avec lui, sa vie de garçon. Une dizaine de convives s'assemblent autour de la table. Tous sont prêts à plaisanter à boire, comme il convient en pareil cas. Mais leur hôte est si lugubre qu'ils osent à peine ouvrir la bouche leur récite alors quelques vers d'adieu à la jeunesse.II lit ses dernière volontés. Il prononce sa dernière parole. Demain, il n'existera plus. Les auditeurs, gênés, se regardent entre eux, hochent la tête. Pouchkine, le front lourde, la gorge serrée, les quitte enfin pour rendre une ultime visite à Nathalie.
    Le lendemain, 18 février 1831, à Moscou, dan église de l'Ascension, située porte Nikitskaïa, a mariage d'Alexandre Serguéïevitch Pouchkine et Natalia Nicolaévna Gontcharova. Les invitations étaient sévèrement contrôlées à l'église. Des d'admiration accueillirent l'arrivée de Nathalie caverne d'or, de lumières tremblantes et d'encens chantait à pleine voix. La fiancée s'avançait, glisse tapis, si vaporeuse, si blanche, si belle, que Pouchkine était véritablement ému. Au-dessus de leurs têtes, les garçons d'honneur soutenaient les couronnes rituelles. Le prêtre, barbu et grave, disait les paroles qui unissent pour la vie. Les invités discutaient entre eux à voix basse, supputant le prix des toilettes et les conséquences de ces extravagantes épousailles. Tout à coup pendant l'échange des bagues, l'un des anneaux roula par terre. En se baissant pour le ramasser, Pouchkine accrocha le lutrin et, aux dires d'un témoin, la croix et l'Évangile glissent sur le sol avec un bruit sourd. Le cierge de Pouchkine s'était éteint. Le poète se redressa, très pâle, et murmura simplement : «Tous les mauvais augures.»

 


Henry Troyat.  "Alexandre Pouchkine"      




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 A.Brullove "N.Gontcharova"

A.Brullove "N.Gontcharova"
Aquarelle.    1831