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Art populaire de la Russie

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Châles des Pavlovski Possade



L a mode des châles aux dessins de laine est venue en Russie vers le début du XIX siècle. Pendant un seul siècle les chales ont acquis une renommée dans les couches différentes de la société russe - de l‘aristocratie jusqu’aux paysans. Les chales ont servi d’un complément décoratif aux habits des femmes, pour parer les intérieurs des salons et des églises. Dans les milieux populaires les chales ont été gardes et apprécient - à la fin de la vie de l’homme ils ont été remis en héritage ou étaient offerts aux églises pour parer les autels et les lutrins.

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K.Makovski.  "Le portrait de la jeune fille
dans le costume russe". 1910


     Vers le milieu du XIX siècle les châles chers et tisses sont remplaces par les chales aux dessins imprimes. Légers, chauds et élégants ces chales attirent l’attention non seulement par la beauté des dessins mais aussi par leur prix accessible De tels châles sont confectionnes par une bonne dizaine de fabriques situées principalement dans la région de Moscou. Parmi ces fabriques il y avait une a part - celle de Yakov Labzine et de Vassili Griaznov - dans le village Pavlovski Possade. Cette entreprise a connu un destin tout a fait remarquable: ayant occupe vers la fin du XIX siècle la position du leader, cette fabrique fonctionne jusqu’a présent étant la seule entreprise en Russie de ce genre.
      La production et le commerce de la famille Labzine étaient en croissance rapide. Vers 1844 - année de fondation de la ville Pavlovski Possade - ils étaient déjà des plus riches habitants de ville. Les marchands venant a Pavlovski Possade des villes différentes, faisant le commerce lors des foires, parmi d’autres articles, la soie brute et achetaient «les chales en soie des producteurs différents, les colorants et les provisions». La plus grande part de la matière première était distribuée parmi les tisseurs-paysans qui travaillaient sur les outils de tissage installés chez eux. L’industrie de tissage a envieilli toute la contrée et même les plus proches districts des régions avoisinantes. Dans le village-même de Pavlovo la part principale de la population masculine s’occupait de tissage, quant aux femmes - elles s’occupaient du dévidage de la soie.
     En 1860 les compagnons font construire une fabrique d’impression sur le rivière Kliazma qui n’était en principe qu’un atelier d’impression de l’entreprise. L’année suivante parmi les ouvriers et les employés de la fabrique l’on trouve les dessinateurs, les perroteurs, les impressionnistes, les graveurs, les pyrograveurs. Le succès rapide de la production des articles à impression par l’entreprise  fut récompensé par une Petite médaille d’argent de l’Exposition des articles manufacturés russes de Moscou de 1865.


N.Milochevitch   "Au bord de l'étang "

N.Milochevitch  "Au bord de l'étang" 1997


     Tous les châles de cette période sont réalisés des tissus mélangés sur la chaîne de coton et la trame de laine. Ils possèdent une version de couleur bien rapprochée: leurs dessins ne sont pas souvent bariolés et le coloris est réalisé dans la gamme ocre-rouge. Les tons doux et moux des colorants naturels rendent ce coloris uni et harmonieux. Ils gardent la forme carrée traditionnelle pour les chales russes avec les compositions symétriques des dessins, la division obligatoire de la surface du châle le long du bord, l’accent étant mis sur les angles dans lesquels, comme règle, sont disposées les formes plus grandes et complexes ornementales.
    Le rôle des dessinateurs pour la création des châles était immense: de leur talent, de leur capacité de capter les tendances de la vogue, de même que de leur perception des goûts et des demandes des consommateurs dépendent la beauté des châles et leur succès sur le marché. Une des légendes de la fabrique était Nil Postigov. Lui est l’auteur du châle "Fer à cheval" qui est très connu. La conception de dessins de Nil Postigov est présente pendant plus d’un siècle sur les articles de la fabrique. Le talent peu ordinaire de Nil Postigov est prouvé par un dessin bien dynamique et recherché des bouquets de fleurs et les branche de la framboise disposés sur une bande blanche complexe rappelant un tissu ruisselant.
     Le rapprochement à la conception populaire du monde s’est manifestée dans les compositions claires, rythmées et richement ornementées des châles des Postigov, dans leurs préférences des couleurs - sur leurs châles dominait la couleur préférée des gens - rouge, qui signifiait en même temps «beau». Mais le principal - les sujets des dessins des châles attiraient l’attention des gens comme des aimants. Ces sujets sont devenus très proches et compréhensibles pour tous car les plantes en floraison s’associaient toujours chez les peuples différents et dans toutes les religions avec le paradis et le bonheur éternel.
    Il faut savoir que Nil Postigov était le représentant d’une grande dynastie des dessinateurs. Il a cessé son travail à la fabrique dans les années 1930 longtemps après les autres membres de cette famille et peut être que pour cette raison beaucoup de légendes autour de la fabrique sont liées avec ce nom,



I.Koulikov. Les sœurs

I.Koulikov. "Les sœurs". 1927


      Peu à peu les châles «Labzine» acquièrent leurs propres traits caractéristiques. Durant tout le XIX siècle et dans les premières décennies du XX siècle l’impression des châles ne s’effectuait que par procédés manuels, car les grandes dimensions des châles et le coloris complexe multicolore rendaient impossible l’utilisation des machines à imprimer. Le dessin était porté sur le tissu par les planches en bois
      Ce n’est que les opérations auxiliaires qui étaient, ces châles avaient un coloris complexe - 16 et même plus de couleurs. Ainsi, pour l’impression d’un châle on avait besoin de plus de 400 superpositions de planches. Une difficulté consistait en ce qu’il fallait faire coïncider les parties déterminées du dessin. L’impression ne finissait pas le processus de la création du châle. Cette étape terminée, le châle passait dans le sous-sol spécial avec l’humidité entretenue artificiellement pour faire «mûrir» les colorants. Ce sous-sol s’appelait «chambre à mûrir». Le châle après être passé un certain temps par cette chambre pour fixer les colorants était mis dans la chambre à vapeur, ensuite sous la presse - pour le faire sécher et après - chez une travailleuse pour le garnissage.  Généralement ces femmes travaillaient chez elles à la maison - pour ouvrager les bords et parer le châle avec la frange. C’est ainsi que chaque châle passait par les mains d’au moins de 18 personnes
      Parmi les travailleurs de la fabrique les coloristes occupaient une position toute particulière. Normalement il n’y avait plus de deux maîtres de cette profession à l’entreprise. En XIX siècle ils avaient comme tâche exclusive de faire la composition des colorants. Le contenu des colorants était toujours tenu secret, les recettes étaient la propriété du coloriste et même la salle où il travaillait s’appelait «salle secret». Durant plusieurs décernes Nikolai Andreïev a été coloriste permanent de la fabrique. Par sa naissance il était paysan  de la région de Moscou. Il fut invité à Pavlovski Possade vers la fin des années 1850 étant encore tout jeune, mais déjà en 1869 il reçoit le titre du Citoyen héréditaire honoraire. Ayant travaillé toute sa vie à la fabrique  Andreïev est devenu fondateur de toute une dynastie. Dans une grande mesure grâce à ses connaissances et à son talent la richesse de la gamme calorifique, la pureté, la vivacité et à la fois la stabilité des couleurs deviennent traits caractéristiques des châles de Pavlovski Possade.



F.Sytchkov.

F.Sytchkov. "Les copines". 1937


    Généralement les  chales  de Pavlovski Possade ont  étaient présentées par  trois types différentes. A ce moment-là l’on continue à produire les châles aux dessins orientaux ou avec ornement dit «turc». Les châles de ce type, qui sont gardés dans de différents musées, sont décorés principalement par les dessins orientaux ou bien «turc» dont la stylistique remonte aux ornements des châles orientaux tissés et suppose l’utilisation des motifs ornementaux tout à fait déterminés: «fèves» ou «concombres», médaillons en forme d’amande, les formes végétales géométriques.
      Le deuxième type des châles créés dans les années 1880 peut être appelé symboliquement - type «démocratique». Pour ce type des châles, aussi bien que pour les châles au dessin «turc», la couverture de presque toute la surface du tissu par l’ornement est très caractéristique - ceci étant, le centre en forme de l’étoile et la bordure bien étroite restaient sans dessin. Leurs dessins étaient composés de bouquets de fleurs, qui remplissaient les figures géométriques de formes différentes ou bien les médaillons formés par des rubans à ornement, des rubans à festons ou bien des guirlandes de petites fleurs. Parmi les fleurs les roses étaient prépondérantes, présentées d’une façon volumétrique bien que schématique.
     Le coloris se faisait sur le mariage des couleurs peu nombreuses, mais vives. Ordinairement l’impression de ces châles-ci se faisait avec 7 ou 9 couleurs. Lors de cette opération le polychroïsme était atteint par l'introduction de plusieurs nuances de couleurs rose, verte et bleue foncée. La place principale revenait à la couleur rouge. Les nuances de cette couleur étaient présentes non seulement dans les dessins des fleurs - elles étaient imprimées aussi sur le fond de l’ornement, mais le centre et la bordure du dessin pouvaient être imprimées par une autre couleur.
      De la deuxième moitie des années 1880 l’utilisation des couleurs rose vives de fuchsine devient constante dans le processus de l’impression. Les châles de ce type étaient fabriqués du tissu mélangé à la chaîne de coton et à la trame de laine. Les fibres ne pouvant pas être colorés uniformément, elles avaient de l’envers une teinte blanchâtre caractéristique.. Ces châles étaient très populaires dans le milieu paysan - pour cette raison leurs dessins n’étant pas influencés par la mode, étaient bien stables et pouvaient être imprimés pendant des décennies. Ce type des châles est des plus nombreux dans les collections des musées russes.

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     Le talent de dessinateurs et coloristes a permis de créer les châles très différents par leur caractère. Les châles de troisième type, probablement, avaient une autre option, plus élitaire. Ordinairement ces châles étaient fabriqués du tissu en laine fine avec des incorporations en soie, rarement - sans incorporations. Ces châles, comme d’ailleurs, les foulards du type «démocratique» étaient décorés plutôt des ornements en fleurs que l’on imprimait non seulement sur le fond rouge, mais aussi sur le fond crème, noir et d’autres couleurs possibles. La composition des dessins se présentait autrement: ces foulards, comme règle, avaient de grands centres remplis de petites fleurs et un décor libre disposé le long de la bordure, ce décor étant fait des grandes fleurs volumineuses réunies en bouquets ou en guirlandes.
     Parmi les motifs de fleurs dominaient les dessins des fleurs des jardins, très populaires à l’époque - les roses, les dahlias, les lis, les chrysanthèmes, les tulipes. Leurs combinaisons étaient infinies et rassemblées dans un grand nombre de variations différentes er rajoutant des petites fleurs, feuilles, boutons, branches en floraison Les châles et les foulards de cette type étaient plus chers et se distinguaient par la technique impeccable de l’impression. Leurs dessins se changeaient souvent et étaient dans une grande mesure sujets à la mode. Les ornements en fleurs de ces châles étaient complétés parfois par des rubans fins décorés par de petits éléments ayant des formes végétales stylisées, par des rubans s entrelaçant, par des dessins schématiques des vases.
     L’intérêt, que la société russe de cette époque-là portait à la culture nationale a trouvé sa réflexion dans les ornements, qui imitaient la broderie et les dentelles. Dans les arts appliqués la préférence était donnée dans le deuxième moitié du XIX siècle aux images des fleurs. Ils étaient majoritaires dans la broderie, dans les dentelles, dans les tissus. Les bouquets de fleurs et ce qui est important - dans leur présentation réaliste et naturelle - décoraient la porcelaine, les plateaux de Jostovo, on les utilise souvent dans les décors des intérieurs. Ceci est expliqué par l’idée romantique propre à toute cette époque de l’historisme, des liens entre l’homme et la nature.
     La variété de la composition et des couleurs des châles de Pavlovski Possade  permettaient de les utiliser comme vêtement de fête et d’habitude, d’été et d’hiver, pour être porté sur la tête et sur les épaules avec les habits des femmes des régions différentes et même des périphéries nationales de la Russie. Ces châles se mariaient très bien avec les costumes traditionnels et les habits du type européen qui, vers ce temps-là, étaient déjà très à la mode chez les femmes des couches différentes de la société russe. Mais l’orientation de la fabrique Labzine - Griaznov sur le marché important, en premier lieu celui des paysans, a permis non seulement de survivre, mais de se développer et d’accroître la production, de se positionner en tant que leader parmi les entreprises analogues de la Russie. Et ce n’est que la première guerre mondiale et après la révolution, qui ont suspendu pour un certain temps le développement de cette production. L’étape suivante dans l’histoire des châles de Pavlovski Possade - est celui de l’époque soviétique.

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     Dans les premières années qui ont suivi la révolution beaucoup d’entreprises du textile se sont arrêtées à cause du manque de combustible, de la matière première et des colorants. Mais déjà  en 1921 la production des tissus a été reprise, cependant jusqu’à la fin des années 1930 les articles de coton constituaient le volume principal de la production de la fabrique.
     D'année en année la production des châles en laine augmente. Le  développement du dessin a pris deux voies. La première orientation peut être caractérisée comme traditionnelle. Ce sont les dessins avec les ornements avec des fleurs et orientaux. Le deuxième - est une orientation thématique apparue dans les ornements des tissus à imprimer vers la fin des années 1920. Pendant cette période presque chaque fabrique fait des tentative à refaire le dessin de textile conformément à la demande du tempe et de la mode. Le textile devait devenir un «porte-parole de la propagande», Le dessin sur les tissus refléter les problèmes essentiels de la formation de la nouvelle société
     Les années 1920-1930 sont devenues une étape très importante dans l’histoire de l’entreprise de Pavlovski Possade. Pendant ces années l’on a restauré la production des foulards et les châles traditionnels, cette production allait augmentant année en année. Dans les années 1950 deviennent très rependues les compositions faites des motifs des fleurs et végétaux. Le dessin couvre souvent toute la surface, mais la division classique en bordure et le centre reste. Les dessins sont richement décorés, l’ornement des fleurs est plus dense. Certains articles possèdent le fond plus recommence ses activités artistiques.
     Vers la fin des années 1960 revoit le jour l’intérêt que l’on porte à l’art populaire et  -  comme suite  -  la croissance de la demande sur les articles de l’artisanat. Ceci étant, la majorité des centres de l’art traditionnel ont dû assimiler  -  pour accroître la production  -  les nouvelles technologies. Les châles sont imprimés maintenant à l’entreprise  par une nouvelle procédure  -  à la main sur cliché. La nombre de clichés qui remplacent les planches à imprimer correspond au nombre de couleurs, qui sont portées sur le châle.
     Dans  période de fin de XX siècle les peintres-dessinateurs de Pavlovski Possade ont vu naître l’intérêt à assimiler l’héritage artistique du passé. Non seulement de nouvelles compositions se créent à l’entreprise, mais d’une façon très active l’on reconstitué les dessins des vieux châles. La ligne classique se développe toujours, cette ligne étant le style préférentiel de l’art de la génération précédente. Il est important que certains d’entre eux, passés à la retraite n’ont pas rompu leurs liens avec la Manufacture des choies de Pavlovski Possade - jusqu’à présent ils continuaient de créer les dessins.

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      Actuellement la manufacture de Pavlovski Possade produit près de 200 types de châles, foulards et écharpes des fibres naturelles : principalement de la laine fine de haute qualité, de même que du coton. En 2000 on a fabriqué les premiers lots des foulards en soie décorés de dessins timbrés. Tout en suivant l'évolution de la production des châles à Pavlovski Possade il est important de souligner que, comme avant, cet art est intimement lié aux processus artistiques qui se déroulent dans la culture nationale, cet art est aussi influencé par la mode mondiale, prend en considération les tendances contemporaines du développement du textile, mais en même temps suit les traditions, tout en gardant cette particularité nationale. Le châle de Pavlovski Possade est devenu depuis longtemps non seulement un détail vestimentaire, mais un symbole d'une belle fille russe, une œuvre décorative exprimant les goûts du peuple russe.





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 I.Koulikov. "La jeune fille avec touesok"<

I.Koulikov  "La jeune fille avec touesok" 1912








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B.Koustodiev.  "Le baiser".  1920









                  F.Sytchkov  "Les tournesoles"

F.Sytchkov  "Les tournesoles". 1934









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E.Balahchin."Fille allait chercher de l'eau". 1999









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